Femmes Afghanes et Intelligence Émotionnelle
« Les femmes Afghanes n’ont plus le droit de chanter » de Hyam Zaytoun vient de paraître.
Ce livre pose une question essentielle : Pourquoi a-t-on si peur de la voix des femmes ?
Quand interdire de chanter révèle l’intention de détruire l’humain
Le chant : bien plus qu’un loisir, une ressource vitale
Chanter fait partie de ma vie comme l’air que je respire. Dans ma voiture, je pousse la chansonnette à tue-tête sur des morceaux de pop qui me donnent de l’énergie. Le long des sentiers côtiers, accompagnée de mon chien, ma voix se fait plus douce pour entonner des mantras – ces phrases sacrées répétées qui invoquent gratitude, joie, compassion et reliance à tout ce qui nous entoure.
En groupe aussi, je chante. Et à chaque fois, je vérifie la même transformation : le timbre de ma voix s’enrichit, se libère. Mon état physiologique intérieur se modifie profondément.
Le chant active notre nerf vague, ce « frein » naturel qui apaise notre système nerveux autonome, nous faisant basculer de l’état de stress vers celui de détente et de régénération. Mon humeur s’élève, mes pensées s’éclaircissent, ma capacité à l’action devient plus fluide et adaptée aux circonstances.
Ce qui pourrait passer pour un simple hobby révèle sa vraie nature : un moyen simple et accessible de maintenir notre équilibre physique et mental. Le chant libère des endorphines, harmonise notre rythme cardiaque, oxygène notre cerveau et renforce notre sentiment d’appartenance quand il est partagé.
L’interdiction du chant : une violence systémique
Alors, comment peut-on interdire à des citoyens d’un État de chanter sans révéler clairement l’intention de nuire ? Cette interdiction ne vise pas seulement à contrôler, elle cherche à atteindre les personnes dans leur dignité mais aussi dans leur intégrité physique et psychique.
Interdire le chant aux femmes afghanes, c’est leur voler un outil ancestral de régulation émotionnelle. C’est couper le lien avec leur corps, avec leurs émotions, avec leur capacité naturelle à s’apaiser et à se ressourcer. C’est les priver de cette vibration qui traverse la poitrine, libère les tensions et reconnecte à la joie pure d’exister.
C’est aussi briser les liens sociaux que crée le chant partagé.
Quand on chante ensemble, les cœurs se synchronisent littéralement ! Créant cette communion profonde que les oppresseurs redoutent par-dessus tout.
Car des êtres reliés à eux-mêmes et entre eux deviennent moins manipulables, moins soumis.
L’intelligence émotionnelle face à l’oppression
Dans mon travail d’accompagnement en intelligence émotionnelle, je mesure chaque jour combien la reconnexion à nos ressources intérieures – dont le chant fait partie – nous rend plus ancrés, plus sûrs de nous, de qui nous voulons devenir, des êtres plus capables de résistance constructive pour défendre des droits fondamentaux, ceux de chanter la vie.
L’intelligence émotionnelle nous apprend à identifier nos émotions, à les accueillir sans jugement, et à les transformer en énergie d’action juste. Quand on nous prive des outils simples qui nous permettent cette régulation – comme le chant – on nous fragilise à dessein !
Mais la beauté de l’être humain, c’est sa capacité à transformer l’oppression en acte de résistance. Car ces femmes afghanes qui se filment désormais en train de chanter sur les réseaux sociaux ne font pas qu’enfreindre une loi injuste : elles affirment leur humanité irréductible.
Notre responsabilité : amplifier leurs voix
Nous qui avons la liberté de chanter, nous portons la responsabilité d’amplifier leurs voix muselées. Chaque fois que nous chantons librement, nous honorons leur courage. Chaque fois que nous partageons leur histoire, nous tissons cette toile de solidarité qui peut briser les murs du silence.
Car au fond, interdire le chant, c’est interdire l’espoir. Et l’espoir, comme le chant, ne se laisse jamais complètement étouffer.
Alors aujourd’hui, chantons. Pour elles, pour nous, pour cette humanité qui résonne quand les voix s’élèvent ensemble.
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